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Remédier ou prévenir ?

Il faut officiellement longtemps pour déclarer qu'un enfant est dyslexique. Pourquoi ? Et que faire d'autre ?

Mieux vaut prévenir que guérir. Mieux vaut anticiper que remédier. Je pense que tout le monde est d'accord avec moi sur ce sujet. Pas la peine d'attendre d'être au fond du trou pour tenter d'éviter d'y tomber.

Quand je vois tous ces jeunes enfants qui ont bien du mal à apprendre à lire, heureusement ce n'est pas la grande majorité, mais ce n'en est pas moins pénible pour ceux qui sont dans ce cas, je me demande quelle est la raison pour laquelle un enfant doit-il attendre d'être en difficultés, voire en grande difficulté avant que l'on décide de lui apporter une aide au niveau de ses apprentissages et principalement la lecture ? Pourquoi faudrait-il attendre que l'enfant ait cinq ou six ans et que l'on puisse formellement et officiellement poser un diagnostic de dyslexie pour agir et mettre l'enfant dans des conditions qui lui permettent d'apprendre à lire sans risquer de devenir dyslexique ?

Quand vous roulez avec votre voiture sur la route, vous n'allez jamais tout droit. En fait, en conduisant sa voiture, on passe son temps à vérifier si la trajectoire est bonne et à corriger la conduite de la voiture en ajustant la position du volant pour rester sur la route. On n'attend jamais que la trajectoire de la voiture soit tellement éloignée de la route que l'on se retrouve dans le fossé. C'est une idée absurde, non ? Et pourtant, c'est bien ce que l'on fait lors de l'apprentissage de la lecture de nos tout jeunes enfants. On attend, on observe, certes, mais on attend que l'enfant soit franchement en dehors de la route, dans le fossé, pour dire "ha tiens ça y est, je peux dire que cet enfant est dyslexique". Imaginez l'estime de soi de l'enfant dans ces conditions. Imaginez que, lorsque vous avez appris à conduire, l'instructeur vous ait laissé tomber des dizaines de fois, des centaines de fois dans le fossé avant de vous dire "il faut ajuster la conduite pour rester sur la route". Est-ce que vous auriez continué à tenter d'apprendre à conduire ? Certainement pas.

Alors, vous allez me dire que c'est facile de raconter ça et que l'apprentissage de la lecture n'est pas sur le même plan que d'apprendre à conduire. D'une manière vous avez raison. En effet, quand on apprend à conduire, le résultat de nos actions se VOIT. Il est facile pour n'importe qui, vous, l'instructeur, un passant, de voir que la position du volant n'est pas correcte et que la voiture part sur le côté. Quand un enfant apprend à lire, le résultat de ses actions (j'entends actions mentales ici) ne se voit pas à l'extérieur. Un observateur externe ne voit pas ce qui se passe dans la tête de l'enfant. Et l'enfant lui-même n'a pas de point de repère pour comprendre qu'il ne fait pas les bonnes actions mentales pour arriver à lire. Forcément, d'une part il est en train d'apprendre les techniques de la lecture, et d'autre part lui non plus ne peut pas voir ce qui se passe dans la tête de ses petits camarades qui, eux, arrivent à lire.

Mais pour un observateur averti, il est possible de constater que l'enfant n'utilise pas les méthodes qui fonctionnent bien, des méthodes efficaces. Il est possible de voir que l'enfant se perd de plus en plus. Il est confronté à des lettres qui s'accumulent, qui parfois se ressemblent tout en étant différentes. Il doit affronter des choses étranges comme des lettres qui se suivent "c", "h", "a" et "t", et que ces lettres sont censées faire "miaou". Bref, dans son esprit, c'est n'importe quoi. La grande confusion.

Alors comment faire pour éviter d'en arriver là, à ce point où l'enfant commence à perdre la confiance en ses propres capacités ? Ce n'est pas si compliqué que ça.

Tout d'abord, l'enfant doit comprendre qu'il y a des moments où c'est sympa de partir dans son imagination, de rêver, de créer un monde imaginaire où tout est permis. Et d'autres moments pendant lesquels il faut qu'il soit présent, attentif. 

Et l'attention, ça s'apprend. Pas en disant et en répétant "fais attention", ou "sois attentif", parce que l'on prend le risque que l'enfant ne sache pas ce que cela veut dire, mais en lui expliquant comment faire pour être attentif, pour faire attention. La méthode pour enseigner l'attention à un enfant est décrite dans les livres de Ron Davis "Le don de dyslexie" et "Le don d'apprendre", ainsi que dans le livre de Richard Whitehead "Pourquoi Tyrannosaure mais pas Si ?". Et c'est bien évidemment une méthode que l'on découvre lors des formations pour les parents d'enfants en difficultés scolaires.

Quand l'enfant sait comment faire pour porter son attention sur une certaine activité, il faut ensuite montrer à l'enfant qu'il y a le monde des objets, des choses, des personnes et qu'il y a le monde des lettres, des mots et des livres. Pour le très jeune enfant dont il est question dans ce podcast, les toutes premières étapes seront de maîtriser quelques lettres de l'alphabet. Pas toutes, seulement quelques lettres qui lui permettront de créer quelques mots qu'il connait déjà bien et qu'il utilise facilement. Ces quelques lettres lui donneront la possibilité de créer dans le monde des mots quelques mots dont le sens est évident pour l'enfant. Et ainsi de suite, de mots en phrases simples, puis en petites histoires courtes en ajoutant les lettres et les mots quand c'est nécessaire.

La partie la plus délicate est pour l'enfant de désapprendre la symétrie inscrite dans nos neurones visuels et qui nous fait confondre le "b" et le "d" ou écrire les lettres ou chiffres à l'envers. Et ça, les outils que l'on lui aura donné l'aideront, et cette symétrie disparait naturellement entre cinq et dix ans selon les enfants.

En donnant à l'enfant qui, potentiellement pourrait créer de la dyslexie, il est possible de l'aider à ne pas tomber dans le piège et à ne jamais en éprouver les symptômes, ni les échecs qui lui sont associés. Et le mieux, c'est que la méthode fonctionne tout aussi bien avec les enfants qui, de toutes façon, apprendraient à lire sans difficultés par une autre méthode.

Ce podcast n'est bien évidemment qu'une petite introduction à ce qu'il est possible de faire. Avant de mettre en œuvre tout ceci il faut aller plus loin dans la maîtrise du processus. Et c'est ce que le livre de Richard Whitehead "Pourquoi Tyrannosaure mais pas Si ?" propose, tout comme les formations en ligne pour les parents d'enfants en difficultés scolaires. Mais pas besoin d'attendre lesdites difficultés pour s'y mettre.

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