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L'origine génétique

La dyslexie et la question de ses origines génétiques ou non

Écouter le podcast :

Bonjour et bienvenue dans ce podcast sur la question brûlante de l'origine génétique de la dyslexie.

Est-ce que la dyslexie est vraiment d'origine génétique ? Est-ce qu'il existe un gène qui provoque ou qui favorise la dyslexie ? Est-ce qu'il y a des familles de dyslexiques ?

Je vais tenter de répondre à ces quelques questions en apportant mon propre point de vue, mon expérience, et tout en sachant que ce n'est pas une vérité scientifique absolue, mais plutôt une base de travail, un axe de réflexion.

Alors, si vous cherchez sur internet quelle est l'origine de la dyslexie, la réponse est majoritairement que la dyslexie est d'origine génétique. Il y a un gène, il y aurait un gène ou plusieurs gènes de la dyslexie, et régulièrement des chercheurs ou des groupes de chercheurs découvrent des nouveaux gènes qui seraient impliqués dans la dyslexie.

Disons tout de suite que, à défaut d'explications très détaillées, mais nécessairement très complexes, de comment tel ou tel gène agit dans le phénomène de dyslexie, la coïncidence statistique semble bien parler en faveur de ces découvertes.

L'inconvénient est que ce ne sont pas toujours les mêmes gènes qui sont découverts, ce qui prouve au moins que l'origine génétique de la dyslexie est très très controversée et pour le moins délicate et complexe à déterminer.

Donc, pour l'instant, le monde de la recherche n'a pas trouvé de relation directe et certaine, irréfutable, entre un gène, ou un groupe de gène, et les difficultés de lecture que peut éprouver un enfant.

Mais, l'expérience montre que, très souvent, quand un enfant vient consulter pour un problème de dyslexie, on constate que l'un de ses parents, et parfois même les deux parents, présente une difficulté de dyslexie, ou au moins a eu des problèmes de lecture et d'apprentissage pendant son enfance. Parfois également, à l'âge adulte, l'un des deux parents présente toujours dans sa vie professionnelle et personnelle des difficultés de l'ordre de la dyslexie qu'il n'a pas réussi à vaincre.

Alors, la dyslexie : héréditaire ou non ?

Comme je le disais en préambule, ce qui va suivre ne fait pas l'objet d'une quelconque recherche scientifique. Alors ne me demandez pas ni une étude, ni des preuves, encore moins une thèse sur le sujet. C'est seulement mon intime conviction et je vais tenter de vous apporter autant de pistes de réflexions que possible, à défaut de preuves.

En fait, je suis persuadé qu'il y a une part de vérité dans l'affirmation que la dyslexie est héréditaire. Pour être précis, quelque chose est héréditaire dans cette histoire. Et quand je regarde tous les enfants que je reçois, il y a indéniablement quelque chose d'héréditaire, quelque chose qui passe de génération en génération, mais je ne crois pas que ce soit la dyslexie.

Alors c'est quoi ?

Toute cette affirmation, cette idée que je tente de défendre, repose sur une confusion. Une confusion entre la cause et l'effet. Je m'explique.

L'effet, c'est la dyslexie. C'est le résultat, c'est la difficulté à lire, à apprendre les automatismes qui font que l'enfant apprend facilement à décoder les mots et les phrases.

Mais je ne crois pas que cette dyslexie soit la conséquence directe d'un gène, ou de plusieurs gènes.

Et si c'était le cas, si certains gènes créaient de la dyslexie chez une personne, il serait bien plus difficile de maîtriser la difficulté de lecture de l'enfant alors que je peux constater à chaque stage que je donne à un enfant pour corriger sa dyslexie, l'enfant change de manière de lire et d'apprendre. Ce ne serait pas possible si un ou plusieurs gènes avait créé un « cerveau dyslexique ».

D'autre part, vous avez peut-être remarqué que beaucoup d'enfants qui ont du mal à lire possèdent généralement des talents qui sont souvent moins développés chez d'autres enfants. Ce talent plus développé, c'est « l'imagination ».

Ce sont des enfants qui, plus que la moyenne, sont capables de transformer ce qu'ils voient du monde réel. Il peuvent imaginer des histoires, créer des machines, dessiner des objets personnes paysages, ils peuvent modeler la terre pour sculpter, inventer...

Donnez-leur la moindre petite idée, la plus petite occasion et les voilà partis dans un monde imaginaire incroyablement riche. C'est génial, de nombreux inventeurs, écrivains, scénaristes, cinéastes sont comme ça.

Mais dès qu'il s'agit de s'intéresser à des mots, à des phrase, à des livres, ils deviennent gauches, incapables de quoi que ce soit et sont perdus devant une tâche qu'ils ressentent comme insurmontable.

À mon sens, et selon mon expérience, et selon également les découvertes de Ron Davis dans les années 1980, la difficulté de lecture, la dyslexie, que ressent l'enfant est fortement liée à cette imagination débordante.

Un enfant, qui est depuis sa toute petite enfance habitué à utiliser très fortement son imagination, peut avoir une forte tendance à vouloir utiliser cette imagination également quand il est confronté aux lettres et aux mots.

Cet enfant, depuis qu'il est tout petit, a découvert que son imagination, sa capacité à découvrir les objets sous tous les angles, comme s'il tournait autour, cette imagination est un formidable outil pour comprendre le monde qui l'entoure.

Mais quand l'enfant voit des lettres et des mots pour la première fois, tout naturellement il va utiliser inconsciemment son imagination pour comprendre ce qu'est ce drôle d'objet qu'est la lettre ou le mot. Il va tenter avec la lettre, puis avec le mot, les techniques mentales qu'il maîtrise parfaitement. Il fait avec une lettre comme il ferait avec un objet.

Mais ça ne fonctionne pas. Et c'est là le drame !

Parce que l'enfant n'a pas compris une chose essentielle. Il y a le monde des mots et des sons et des lettres, et le monde des objets des personnes, le monde réel.

Et ces deux mondes sont différents. Reliés mais différents.

Les quatre lettres « c » « h » « a » et « t » ne sont pas un chat. Le mot « chat » n'est pas un chat. Les lettres « c » « h » « a » « t » appartiennent au monde des mots, alors que l'animal familier qui fait « miaou » appartient, lui, au monde réel, au monde des objets.

Et pour arriver à lire, et à écrire, il faut à la fois faire la distinction et le lien entre ces deux mondes.

Il doit comprendre que lors de la lecture, son habitude d'utiliser son imagination doit se mettre en veille. Alors qu'une fois qu'il a créé du sens avec le mot, l'imagination peut revenir.

C'est une gymnastique. Une prise de conscience tout d'abord, et un entraînement afin de faire la distinction et le lien entre les deux mondes, celui des mots, et celui de l'imagination et du monde réel des objets, des animaux et des personnes.

Donc, pour résumer, la cause de la dyslexie, ce n'est pas directement le ou les gènes qui en seraient responsables, mais c'est l'imagination. L'imagination, et surtout le manque de maîtrise de cette imagination est la réelle cause de la dyslexie.

Alors il reste la question quand même de l'hérédité. Parce qu'il est tout aussi évident qu'il y a des familles de dyslexiques. Beaucoup d'enfants faisant de la dyslexie ont l'un ou les deux parents qui ont également fait de la dyslexie.

Mais notez également que, lorsqu'un enfant a beaucoup d'imagination, cette imagination qui l’empêche d'apprendre bien à lire, hé bien l'un des parents ou les deux parents ont également beaucoup d'imagination.

Aussi, je prétend que ce qui est héréditaire, ce n'est pas la dyslexie, l'effet, mais l'imagination qui en est la cause.

L'enfant hérite des capacités d'imagination de l'un de ses parents, mais n'arrive pas, pour quelque raison que ce soit, à comprendre comment maîtriser cette imagination débordante et par conséquent développe des phénomènes de dyslexie.

Et je crois que c'est une excellente nouvelle pour l'estime de soi. Un enfant hérite de ses parents du BON côté, de l'imagination. Et la dyslexie est une conséquence de ne pas savoir comment maîtriser son imagination.

Reste alors à savoir comment faire pour maîtriser cette imagination. Mais là, on dépasse très largement du cadre de ce podcast, et je vous renvoie à mon site internet www.infodyslexie.org pour avoir plus d'informations sur le sujet.

En résumé, si vous, parent, avez peur d'avoir transmis votre propre dyslexie à votre enfant, soyez rassuré. Vous lui avez transmis le talent, le bon côté, l'imagination. Et quand à sa dyslexie, il peut apprendre à la contrôler...

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