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La stratégie de Walt Disney (1/2)

Comment ce grand créateur a-t-il fait pour maîtriser sa formidable créativité ?

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Ce podcast est le premier d'une série de deux podcasts. Cette semaine je voudrais introduire l'idée de la stratégie de Walt Disney et de la manière dont le créateur de Mickey l'appliquait. Et la semaine prochaine, nous irons plus dans le détail pratique de comment appliquer cette stratégie pour créer un texte.

Vous avez peut-être déjà remarqué que, quand nous sommes face à un problème, à une difficulté, nous optons souvent pour la même solution sans arriver à en chercher d'autres. Et parfois, cette solution que nous choisissons par défaut est une "non-solution", c'est à dire un abandon, un recul devant le problème qui par conséquent n'est pas résolu, passé aux oubliettes.

Le problème en question peut être de nature très variée. C'est parfois une difficulté pour arranger les meubles de son salon, ou pour décider de l'endroit où nous allons passer les prochaines vacances. Et c'est parfois aussi, pour nos écoliers, nos collégiens, nos lycéens et les jeunes adultes qui continuent leurs études, c'est parfois un blocage pour créer un texte, une histoire, un devoir de français ou de philo, une rédaction. Bref, tout un univers de production écrite qui reste dans les brûmes d'un possible lointain tandis que la feuille reste désespérément vierge de toute écriture. Le fameux syndrôme de la page blanche !

Alors que vient faire Walt Disney dans cette histoire ? En quoi peut-il nous aider à changer la disposition de notre salon ou de décider des prochaines vacances ?

Tout simplement parce que cet homme est passé maître dans l'art d'utiliser ses capacités créatives, et plus encore, d'entraîner ses équipes de scénaristes, dessinateurs et autre personnels à libérer leur créativité.

Cette manière de faire, d'être, de piloter les autres a été soigneusement analysée dans les années 80-90 par un chercheur, maître en PNL dénomé Robert Dilts. À partir des écrits et des témoignages des collaborateurs de Disney, Robert Dilts a réussi à décortiquer ce que faisait le génie créatif pour être autant productif. Cette technique s'appelle "la stratégie de Walt Disney".

Walt Disney avait trois personnalités très différentes. Trois états d'esprit à la fois opposés et complémentaires qui lui ont permis d'être aussi créatif que nous pouvons le constater au regard de son œuvre.

Première personnalité : le rêveur

Sa première facette est ce que Dilts a appelé "le rêveur". Ce rêveur, il a le droit de tout imaginer. Il n'a pas de limites, pas de contraintes. Il peut imaginer la tasse de thé qui discute avec la cuillère. Tout comme le petit vaisseau de Luke Skywalker qui va attaquer la gigantesque Étoile Noire. Ou encore le Nautilus qui vadrouille autour du globe en se jouant des frégates anglaises.

Pour ce rêveur, tout est possible. Et quand je vous dit que tout est possible, cela veut dire que la petite voix qui vient vous dire au creux de l'oreille "mais non, c'est idiot ce que tu penses, une tasse de thé ça ne parle pas", cette petite voix doit, au moins temporairement, s'écarter, se faire toute petite. Car cette petite voix là, c'est la troisième personnalité, que Robert Dilts a appelé "le critique". Et nous y reviendrons bientôt.

En attendant, quand le rêveur est tout seul, il peut faire ce qu'il sait faire le mieux : créer, imaginer, sortir du cadre, bref, préparer le travail pour la suite. Et le rêveur est au mieux de sa forme, quand il est la seule personnalité en présence, et encore mieux quand d'autres personnes en présence jouent également de leur partie "rêveur sans limites". C'est le brainstorming ! 

Deuxième personnalité : le réalisateur

Mais nous savons tous que si le rêve reste le rêve, cela n'ira pas loin, et notre page de dissertation risque fort de rester très blanche. C'est ici que la deuxième personnalité de Walt Disney intervient. Après le rêve, la réalisation du rêve. Ce personnage, Dilts l'a nommé "le réalisateur". C'est celui qui rend matériel le rêve.

Le réalisateur a la charge de prendre les idées du rêveur et de concevoir un moyen pour faire exister ces idées dans le monde réel. De matérialiser les idées. Parce que avoir des idées, c'est le point de départ, la vision de ce qui serait possible de réaliser. Mais parmi toutes ces idées, seules certaines sont réalisables et ont un intérêt pour notre but final. De nombreuses idées sont générées par le rêveur, mais ne sont pas forcément intéressantes à concrétiser. Il y a donc un premier tri à faire en fonction de l'objectif final que nous désirions atteindre.

C'est également l'objectif du réalisateur que de réaliser. Ça a l'air d'une lapalissade, mais le réalisateur a la tâche de concrétiser les idées du rêveur, en tout cas certaines de ses idées. Pour notre rédaction, ce sera d'écrire les phrases qui correspondent aux idées. Pour un dessin animé, ce sera de découper l'histoire en scènes, puis en images et de dessiner ces images. Pour ses parcs, Disneyland, Disneyworld, la réalisation c'était de dessiner les plans, trouver des financements, embaucher des spécialistes et de monter les murs. etc.

Troisième personnalité : le critique

Vous vous souvenez que nous avons laissé un personnage de côté. C'était la petite voix, celle qui dit "bah, c'est idiot ce à quoi tu penses". La voilà qui revient cette troisième personnalité. Mais uniquement pour ses compétences de critique positive. En effet, la troisième personnalité détectée chez Disney par Robert Dilts est ce qu'il a appelé "le critique".

Quand on se lance à corps perdu dans un projet, quel qu'il soit, il arrive, si l'on n'y prend pas garde, de faire bien des choses inutiles, trop coûteuses, inadaptées et d'autres travers qu'il aurait été mieux d'éviter.

C'est le rôle du critique. Le critique prend du recul sur le projet. Il se demande si telle ou telle partie a vraiment du sens dans le projet global. Est-ce que la scène entre la tasse de thé et la cuillère est vraiment nécessaire ? Qu'est-ce qu'elle apporte au récit ? A-t-elle la bonne durée. Et si l'on enlève tel ou tel détail, la scène fonctionne-t-elle aussi bien ? Bref, le critique est là comme garde fou, pour que le projet reste intéressant, faisable, réaliste. Et que finalement il puisse aboutir. J'ai en tête comme exemple certains projets d'un grand nom de l'informatique qui, avec un rêveur extraordinaire à sa tête, a fini par capoter parce qu'aucun critique n'était là pour le remettre sur les rails du raisonnable. Le projet à coûté des centaines de millions de dollars, sans aucun résultat. Dommage...

Et notez bien également que le critique n'intervient jamais en même temps que le rêveur. Parce que effectivement, il faut être complètement fada pour faire parler une cuillère ! Et si le critique est en présence du rêveur, dans ce cas, la créativité fuit à toute jambe. Plus aucune idée, en tout cas, pas d'idée vraiment novatrice.

Et Walt Disney pouvait ainsi jouer des différentes facettes de sa personnalité pour faire avancer et grandir ses projets. Et quand nous regardons son œuvre, que l'on apprécie ou non, nous sommes bien forcés de reconnaître qu'il a su maîtriser au plus haut point son imagination.

La semaine prochaine, je vous parlerai plus dans le concret de la manière de mettre en oeuvre cette stratégie de Walt Disney pour créer un texte, une dissertation, une histoire.

En attendant, je vous souhaite un joyeux Noël.

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