Pas de limite d'âge
Il n'y a pas d'âge pour se débarasser de sa dyslexie. Le plus tôt est le mieux, mais à tout âge c'est possible
Il n'y a pas d'âge limite pour corriger sa dyslexie.
Alors je sais bien que certaines et certains d'entre vous seront choqués de cette affirmation. J'ai régulièrement des réactions parfois intriguées, parfois indignées, quelques fois violentes en disant que l'on pouvait corriger sa dyslexie, la faire disparaitre. J'ai déjà fait un podcast sur ce sujet "est-on dyslexique dès la naissance ?" que vous trouverez sur ma chaîne YouTube. Aujourd'hui, c'est l'âge auquel nous pouvons corriger la dyslexie qui va nous intéresser. Et comme je l'ai dit en introduction, il n'y a en réalité pas d'âge limite. Bon, je divulgâche (comme on dit au Québec) un peu la fin de l'histoire. Tant pis...
Bien évidement, le plus tôt est le mieux. Et le mieux c'est encore de prévenir, de ne pas attendre que l'enfant tombe dans la difficulté de la dyslexie pour lui donner les outils nécessaires. Avec un enfant très jeune, c'est à dire quand il commence à découvrir les lettres et les mots vers l'âge de 4, 5 et même 6 ans, nous pouvons prévenir l'apparition de la dyslexie s'il y a un doute. Quand un grand frère ou une grande sœur a déjà développé une difficulté pour lire ou écrire, c'est une bonne idée de ne pas attendre pour les plus jeunes qui risquent de suivre le même chemin. Et le bon de l'histoire c'est que, même en l'absence de risque ou de suspicion, les outils Davis sont une aide importante pour l'enfant en cours d'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Bien évidemment, il n'est pas toujours simple d'avoir les bonnes informations au bon moment. C'est d'ailleurs en partie pour cette raison que j'enregistre cette série de podcasts.
Avec un enfant un peu plus âgé toujours dans le cycle primaire, un enfant de 6 à 10 ou 11 ans il est toujours temps de lui donner les outils efficaces pour lire. L'enfant risque déjà de souffrir à l'école de sa différence d'avec les copines et les copains, mais il n'a pas encore accumulé trop de retard. Et l'expérience prouve qu'un enfant pris en charge rapidement récupère souvent assez facilement le niveau attendu pour son entrée en collège. Selon l'ampleur des difficultés de l'enfant en primaire, il peut suffire de quelques conseils bien appliqués pour le remettre sur les rails et qu'un déclic se produise. Parfois, si l'enfant éprouve des difficultés plus marquées, un stage de correction de la dyslexie Davis sera nécessaire.
Et puis il y a les pré-ados, les collégiens entre 11 et 14 ans. Avec eux, le problème est généralement qu'ils ont accumulé beaucoup de retard, de difficultés mais également de blessures narcissiques depuis qu'ils sont entrés à l'école. Les blessures sont peut-être plus profondes, mais le pré-ado a souvent une volonté farouche de s'en sortir. Peut-être de lui-même malgré ses difficultés récurrentes, peut-être aussi qu'il faut lui montrer une piste de sortie, un espoir de changer quelque chose à sa manière d'apprendre et lui faire voir un avenir plus simple et facile.
Si l'on continue dans l'âge, nous arrivons aux adolescents. Et je vous avoue que c'est souvent l'âge le plus difficile pour faire un stage de correction de la dyslexie. Ce n'est pas un mystère pour quiconque, l'adolescence est parfois une période difficile à passer, un grand changement dans son identité et ce n'est pas forcément le bon moment pour en ajouter une couche avec un autre changement important, celui de faire disparaître sa dyslexie. La dyslexie est à cet âge très fortement ancrée dans l'identité de l'ado.
Parfois il est donc préférable de laisser passer la crise de l'adolescence pour corriger la dyslexie en étant jeune adulte. C'est l'une des périodes les plus favorables pour se débarrasser de cet encombrant bagage qu'est la dyslexie. Le jeune adulte a à la fois la fraîcheur de l'enfant et de l'adolescent, et la maturité de l'adulte. Il est volontaire, personne ne le pousse à venir faire un stage, il le fait de lui-même. Et en même temps il est assez souple pour capter rapidement les techniques qui permettent de lire facilement.
Mais notre histoire ne s'arrête pas là. Un adulte qui travaille et qui a encore des symptômes de la dyslexie peut parfaitement s'en débarrasser. Un adulte qui vient faire un stage, c'est rarement pour lire des romans ou pour des besoins personnels. Il vient le plus souvent pour des nécessités professionnelles. Lire des documents techniques, lire et écrire des emails, savoir faire des présentations à des collaborateurs ou à des clients. Bref, les besoins ne manquent pas et nous travaillons alors sur les textes professionnels qui intéressent l'adulte.
Et puis, il y a les personnes retraitées. Elles n'ont par définition plus de besoins professionnels puisqu'elles sont à la retraite, mais souvent ont envie de réaliser ce qui leur a toujours semblé impossible : lire facilement. Et nous avons alors un stage qui se fait tout en douceur, sans contrainte et avec encore plus de bienveillance que d'habitude. Un vrai régal. À ma connaissance, le "record" d'âge parmi les facilitatrices francophones est de plus de 80 ans. Belle performance madame, je vous tire mon chapeau.
Bref, on dépasse largement l’habituel "de 7 à 77 ans". Le tout est une question d'information d'une part, et d'autre part de volonté. Le savoir-faire, c'est nous qui vous l'apportons.