Retrouvez le plaisir d'aider votre enfant pour ses devoirs

Écoutez-les

La première aide pour que l'enfant puisse résoudre ses problèmes d'apprentissage est de l'écouter. Un podcast sur les bienfaits de l'écoute

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Ecoutez-les

On ne répétera jamais assez la nécessité d'écouter l'autre et en particulier les enfants. Et mon propos ici n'est pas de généraliser, mais au contraire de me concentrer sur les devoirs et les leçons. Comme vous le savez si vous m'avez déjà écouté, mon objectif est d'aider les parents à acquérir les outils et les réflexes pour que les devoirs et les leçons se passent au mieux et que les parents retrouvent les moyens et le plaisir d'aider leur enfant à grandir et progresser.

Et pour illustrer ce 29ième podcast, voici une histoire qui m'est arrivée il y a pas mal de temps avec un enfant d'une dizaine d'années qui était en stage de dyslexie et dyscalculie. Avec l'enfant, nous venions tout juste de maîtriser le concept de multiplication, la raison d'être de cette opération et comment l'appliquer à un cas concret. Alors, pour qu'il mette en application sur un exemple simple, je lui demande de calculer de tête le nombre de repas dans un week-end. Il réfléchit quelques secondes, pas beaucoup en fait, et me répond "9 repas". Je vous avoue avoir été étonné de sa réponse mais, étant conscient qu'il fallait surtout éviter de le déstabiliser avec ses compétences toutes neuves, je n'ai pas voulu le reprendre tout de suite en lui faisant remarquer que la bonne réponse était 6. Hé oui, trois repas par jour et deux jours dans le week-end donc 3x2 = 6.

Je lui ai donc immédiatement demandé de m'expliquer, de me raconter comment il avait calculé sa réponse. J'ai joué au curieux, au candide. Et ça a payé comme vous allez le voir tout de suite.

Alors il m'explique qu'il y a trois repas par jours. Je lui dit "parfait". Et qu'il y a trois jours dans le week-end. De surprise en surprise ! Mais ce n'est pas fini... Alors en premier, je l'ai félicité pour ses calculs. En effet, selon son point de vue et avec sa compréhension de la situation, le résultat était juste. Donc bravo pour les calculs. Maintenant, je lui ai demandé de m'expliquer ce que voulait dire pour lui "le week-end".

Et là, l'enfant nous raconte, à ses parents qui assistaient et à moi-même que le week-end, ce sont les jours où il ne travaille pas, c'est à dire "mercredi, samedi et dimanche". Les parents m'ont regardé avec des yeux grands ouverts, et je vous avoue que j'ai été moi-même extrêmement surpris. On ne me l'avait jamais faite, celle-là ! Et par conséquent, cela expliquait parfaitement son résultat.

Il avait raison, mais seulement dans son monde, avec sa propre compréhension. Bien évidemment, nous avons discuté du concept de week-end et il m'a ensuite donné la bonne réponse.

Mais imaginez un peu que, dès la première réponse (9 repas), j'ai répondu "Non c'est faux". Et même pire "fais un effort, concentre-toi" ou d'autres phrases du même style. Avec cet enfant qui était déjà bien déstabilisé par les maths, en manque de confiance en lui, il aurait très certainement imprimé en lui le malaise d'un échec supplémentaire. Mais son erreur n'était pas dans le calcul, elle était dans sa compréhension d'un simple mot qui, en plus, n'a aucun rapport avec les maths. De quoi ancrer et ancrer encore le doute le plus absolu.

Alors qu'en l'écoutant, en lui demandant de m'expliquer, nous avons pu trouver la raison de son erreur et ce jour là, il a appris quelque chose. Et ses parents ont aussi appris quelque chose, et moi aussi !

Alors voici ma suggestion de la semaine dans ce nouveau podcast : écoutez, questionnez, tentez de vous mettre à la place de l'enfant quand il donne une "mauvaise réponse".

Et vous serez toujours gagnant à opérer ainsi. Ne reprochez jamais à un enfant de se tromper. Faire une erreur est une étape normale de tout processus d'apprentissage. Je dirais même que c'est une étape indispensable et très profitable. En tout cas dans la mesure où l'erreur n'a pas de conséquences irréversibles.

Quand l'enfant donne une réponse qui n'est pas celle attendu, demandez-lui de vous expliquer son processus, comment a-t-il fait ? Comment a-t-elle réfléchi ? Comment sont-ils arrivés à ce résultat ? J'appelle ça l'attitude du candide, ou du naïf. J'appelle ça aussi la posture de l'élève face au maître. Demandez-lui de faire le prof, c'est vous l'élève et l'enfant joue à l'enseignant et doit vous expliquer la leçon, les exercices.

Et il n'y a pas 36 possibilités. Soit l'enfant est tout à fait capable d'expliquer l'exercice ou la leçon. Banco, ça veut dire que l'enfant maîtrise cette leçon, et il n'y aura probablement pas besoin d'y revenir, en tout cas pas trop, et que pour réviser. Et dans ce cas, sa réussite renforce son plaisir d'apprendre et son estime de soi.

Si l'enfant n'arrive pas à expliquer, il bute sur une notion, sur une idée quelque part au milieu de l'exercice. Et c'est génial. Parce que ce qu'il a du mal à vous expliquer, c'est justement ce qui pose problème. Ça ressemble à une lapalissade, mais son hésitation ou son blocage est une indication extrêmement précieuse de ce qu'il faut travailler. à vous de jouer maintenant pour l'aider à compléter ou acquérir la notion qui manque.

Et enfin, si l'enfant vous explique l'exercice ou la leçon et que, en l'ayant écouté, vous découvrez une anomalie, une idée qui n'est pas juste, alors dans ce cas également vous avez une super indication des notions à revoir. C'est exactement ce qui s'est passé avec mon stagiaire et son week-end de trois jours donc je vous ai parlé un peu avant.

En écoutant l'enfant, en lui laissant les rênes de son apprentissage, vous augmentez son plaisir d'apprendre et sa capacité à devenir autonome. Et mieux encore, vous lui apprenez qu'il n'y a pas d'erreur, il n'y a que des occasions d'apprendre. Et ça, c'est sans prix !

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