Apprendre par l'image

La différence entre l'approche traditionnelle de la lecture et l'approche basée sur l'image inventée par Ron Davis.

L'expérience montre que certains élèves sont plus ou moins réfractaires à l'apprentissage par l'approche traditionnelle basée sur le décodage phonologique et la transformation de la suite des lettres en lexèmes, puis en phonèmes, puis en assemblant les phonèmes en mots sous sa forme sonore, avant d'être reconnu comme une signification.
Bien que ces élèves aient le potentiel nécessaire pour devenir de bons lecteurs, cet apprentissage reste difficile pour eux, et d'autant plus difficile que, ce type d'apprentissage de la lecture n'étant pas adapté à leur stratégie naturelle d'apprentissage, l'élève est soumis à une sur-abondance de la même stratégie, ce qui ne fait que donner une sur-abondance du même résultat : la difficulté de lecture.
Alors que, dès que l'on leur fourni une autre stratégie, adaptée à leur mode de pensée, les progrès peuvent être étonnamment rapides, souvent surprenants pour l'apprenti lecteur et pour ses proches.
Et cet autre stratégie d'apprentissage se fait sans avoir besoin de recourir au décodage phonologique, inefficace pour des enfants qui pensent différemment.

Quelles sont les raisons qui poussent à forcer sur l'apprentissage phonologique ? Et quelles sont les raisons qui font que, avec certains élèves, cela ne fonctionne pas ?

Tout d'abord, parlons des raisons pour lesquelles le remède qui est quasiment systématiquement appliqué est de forcer sur le décodage phonologique.
Cette raison est qu'il y a un consensus disant que pour lire, il est indispensable de passer par le décodage phonologique. Et cette idée se comprend bien puisque notre écriture alphabétique est basée sur la correspondance entre un son et une lettre.
Il est vrai qu'en français, c'est un peu plus compliqué que ça vu le long passé de notre langue et des nombreux apports d'autres langues comme le grec, le latin, l'arabe, l'anglais et encore d'autres. De nos jours, trouver la correspondance entre une lettre et un son est parfois ardue, et cela ne fait qu'empirer la difficulté pour ces penseur qui pensent autrement.
Et ce consensus de passer par le décodage phonologique se justifie dans la mesure où  il semblerait qu'il s'applique très bien à environ 80% des enfants. Mais ce qui m'intéresse ici sont les 20% qui restent, ceux qui sont "résistants" à la phonologie.
Et c'est justement là où le bât blesse, parce que en appliquant cette doctrine de l'importance de la phonologie avec des élèves qui y sont justement réfractaires, on ne fait que renforcer la résistance et l'élève risque alors de développer une mauvaise estime de lui-même et se persuader qu'il n'arrivera jamais à lire. Dommage !

Oui c'est dommage parce que la raison pour laquelle l'élève ne bénéficie pas ou trop peu de la méthode phonologique est que de passer par le son du mot pour comprendre la phrase n'est pas du tout naturel pour lui ou pour elle.
En effet, son mode de pensée privilégié n'est généralement pas la pensée verbale, la petite voix dans la tête, mais plutôt la pensée en image, en expérience.
Et cette pensée en expérience peut parfaitement se passer de sons, elle peut se passer de se dire, de se raconter.
C'est ce qu'a découvert Ron Davis dans les années 1980 en travaillant sur lui-même pour tenter de corriger sa propre dyslexie.
En s'étudiant lui-même, il a pris conscience que lorsqu'il pense, lorsqu'il réfléchit à une question, à un problème, il visualise sa pensée, il ressens sa pensée, mais il ne verbalise pas sa pensée.
Et mieux encore, pour se rapprocher de la question originelle de la lecture, lorsqu'il voit un mot écrit, après bien évidemment avoir travaillé sur ce mot, il n'a pas besoin d'entendre ni de prononcer à voix haute ou dans sa tête le mot pour comprendre ce qu'il veut dire.
Le simple fait de voir un mot sur lequel il a travaillé, un mot qu'il a maîtrisé, suffit à faire venir le sens de ce mot, sans avoir besoin de passer par la phase de décodage phonologique.
Et résultat intéressant : la science qui étudie le phénomène de la lecture confirme indirectement qu'il n'est pas besoin de passer par la phonologie pour comprendre ce que nous lisons.
Des expériences ont été menées sur la rapidité de reconnaissance des mots lors de la lecture avec des "bons lecteurs". L'un des résultats est qu'il n'y a pas de différence notable de vitesse de lecture sur des mots connus que le mot fasse une lettre ou 9 ou 10 lettres. Or, il n'est pas possible d'analyser à une telle vitesse comment se prononce un mot de 10 lettres avant de le reconnaître. C'est donc bien une preuve scientifique que le lecteur n'utilise pas la reconnaissance phonologique pour lire.

Reste la question de l'apprentissage. Parce que le consensus prédit que le décodage phonologique est indispensable pour apprendre à lire. Ici également c'est faux. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas le faire, puisque 80% des enfants l'utilisent avec succès. Mais cela veut dire que ce n'est pas indispensable, ce n'est pas obligatoire.
Et Ron Davis a développé une technique, d'abord pour lui-même puis l'a ensuite propagé à d'autres personnes, adultes ou enfants, pour corriger leur propre dyslexie.
Cette technique, pour faire simple ici, est basée essentiellement sur l'apprentissage par l'image. Associer l'image du mot avec l'image de sa signification, plus le son que le mot fait en le prononçant.
Avec une technique brevetée, nous pouvons maintenant aider des enfants réfractaires à l'approche phonologique pour qu'ils deviennent potentiellement de bons lecteurs.
Ces techniques sont simples et efficaces. Elles sont pratiqués par tous les facilitateurs Davis du monde entier depuis près de 40 ans avec un bon taux de réussite.
Et si vous voulez en savoir plus, vous avez le livre de Ron Davis à votre disposition, ce livre s'intitule "Le Don de la Dyslexie". Bonne lecture.