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Hyperactif ou bien c'est autre chose ?

L'hyperactivité est très souvent considérée comme l'une des sources des difficultés scolaires de l'enfant. Pourtant, ce trouble dit "déficitaire de l'attention" n'est pas toujours ce que l'on croit.

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Mon enfant est-il hyperactif ou bien c'est autre chose ?

Dans ma pratique de facilitateur Davis, je rencontre régulièrement soit des parents qui me disent que leur enfant est hyperactif, soit également des adultes qui me racontent la même histoire sur eux-mêmes.

Ce trouble de l'apprentissage, appelé habituellement "Trouble Déficitaire de l'Attention" ou TDA pour faire court, est une des difficultés que les parents rencontrent souvent avec leurs enfants.

Et le fait que ce soit un trouble dit "déficitaire" pourrait être comique si ce n'était pas surtout un drame pour l'enfant, un drame pour son estime de soi, un drame pour sa scolarité et parfois également pour sa santé. Mais je questionnerai plus loin dans ce podcast l'appellation "déficitaire" qui me fait grincer des dents. 

Quand je vois l'enfant au cours du premier rendez-vous, je fais particulièrement attention dans ces cas à bien observer le comportement de l'enfant. Est-ce qu'il est distrait facilement ? Est-ce qu'il regarde autour de lui et particulièrement quand je discute avec ses parents ? Est-ce qu'il bouge sur sa chaise comme si il était prêt à se lever et partir ?

Bref, je recueille déjà bon nombre d'informations et d'impressions. Et puis je demande à la fois à l'enfant et à ses parents quels sont les comportements qui ont fait cataloguer l'enfant comme hyperactif.

Et dans la plupart des cas, j'apprends que les difficultés de l'enfant se concentrent sur une ou quelques matières scolaires. Pour certains, ce sont les maths qui posent problème. Pour d'autres, c'est l'histoire ou la géographie qui les font s'agiter. Et parfois, ce sont quasiment toutes les matières, mais pas le sport ni le dessin ni la musique.

Je me renseigne alors avec deux questions pour mieux comprendre ce que l'enfant peut vivre pendant les cours qui le font s'emballer.

La première question porte sur l'intérêt de l'enfant pour le ou les cours qui posent problème. Et je peux alors apprendre que l'enfant ne s'intéresse pas au cours. C'est parfois la matière elle-même que l'enfant n'apprécie pas, et dans d'autres cas, c'est une question d'enseignant avec qui le courant ne passe pas. Et je pense que vous avez toutes et tous déjà vécu des situations, que ce soit quand vous étiez enfant ou alors comme adulte dans une réunion de travail ou dans un groupe, quand l'environnement ne vous convient pas pour quelque raison que ce soit. Souvenez-vous. Est-ce que vous ne trouviez pas la chaise brulante avec une envie forte de vous lever et partir ? C'est ce que vit l'enfant dans ces conditions qui sont analogues. Difficile de rester en place.

Il arrive également que l'enfant soit intéressé par la matière et se trouve en confiance avec l'enseignant, mais que "quelque chose" ne va quand même pas. Je demande alors à l'enfant d'estimer la proportion de ce qu'il comprend du cours. Est-ce que c'est facile pour lui ou pour elle ? Ou bien est-ce que c'est comme si l'enseignant parlait une autre langue ?

Et nous avons là une deuxième cause de troubles de l'attention. Tenter de suivre un cours, une formation ou un exposé quand on n'en comprend pas un mot sur deux est très déstabilisant, fatiguant et finalement devient inintéressant, quel que soit notre enthousiasme pour le sujet en question.

On estime en science de l'enseignement que pour apprendre quelque chose, nous devons en connaître déjà 80%. Et parfois, c'est loin d'être le cas pour l'enfant qui tente désespérément de rester collé à sa chaise. Une autre cause de trouble de l'attention. Le cours, vu de la place de l'enfant, est tout simplement insupportable, inintéressant et inutile. Et entendons-nous bien, je ne mets personne en cause. C'est seulement un état de fait, une constatation.

Bien évidemment, mais ça vaut le coup de le mentionner, il y a beaucoup de causes psychologiques ou affectives qui peuvent également provoquer de l'hyperactivité. La mésentente dans le groupe d'enfants par exemple, et même sans parler de harcèlement, simplement l'enfant qui est la cible de moqueries, de difficultés relationnelles à la récré peut devenir hyperactif parce qu'il sait ce qui l'attend dans quelques minutes... Et toutes autres causes d'ordre familiales ou affectives qui sont plutôt du ressort de l'assistance sociale. Je ne m'étendrai pas plus sur ce sujet.

Je ne voudrais pas clore ce sujet sans vous parler du qualificatif "déficitaire" qui est très souvent lié à l'hyperactivité dans l'expression "trouble déficitaire de l'attention".

Comme je le disais en début de podcast, qualifier cette difficulté de "déficitaire" serait amusant si ce n'était pas potentiellement dramatique.

Pourquoi ? Je m'explique...

Une des questions que je pose également à l'enfant qui vient me voir ainsi qu'à ses parents est de savoir s'il lui arrive de passer du temps, de passer longtemps, à faire certaines activités. C'est par exemple de passer des heures avec un jeu de construction, passer du temps à observer des fourmis, ou à dessiner. Ou bien évidemment des heures sur la console de jeux...

Et très souvent, même presque toujours, la réponse est "oui". L'enfant est alors tellement concentré sur ce qu'il fait qu'il faut l'appeler dix fois pour passer à table. Et encore, quand ça marche...

Et de cet enfant, au pouvoir de concentration tellement poussé que son attention est totalement focalisée sur son jeu, on va dire qu'il n'arrive pas à être attentif, qu'il a un "déficit d'attention". Comme je le disais, amusant si ce n'était pas si dramatique.

J'ai envie plutôt de qualifier ce dit "déficit" comme une difficulté à porter son attention là où NOUS ADULTES voudrions que l'enfant soit attentif.

Parce que le "vrai trouble déficitaire de l'attention", à mon sens, c'est quand l'enfant ne peux à aucun moment focaliser son attention sur une action. Et ça, c'est beaucoup plus rare que l'on voudrait nous le faire croire.

Alors réfléchissez : si votre enfant est dit "hyperactif", quelles sont les vraies causes de son hyperactivité ?

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